Clint Eastwood, c'est 1 sur 2 ! Un grand film et un film plus "modeste"... Son dernier film, Au-delà, faisait partie de la seconde catégorie ; avec J. Edgar, Eastwood retrouve l'immense qualité cinématographique qui le caractérise.
Sobre et posée, la réalisation Classique (C majuscule !) du maître sert parfaitement ce biopic sur le Hoover secret et obsessionnel. Mais si techniquement Eastwood livre un grand film (encore que la construction en flashbacks soit contestable), J. Edgar, à l'instar de nombreux biopics, s'avère aussi un tantinet ennuyeux.
Pourtant méticuleux et précis, comme l'est Hoover lui-même, le film ne trouve pas tout à fait sa raison d'être. Eastwood jette l'éclairage sur la personnalité de son personnage, reléguant l'histoire en elle même au second plan. J. Edgar prend alors le parti de dépeindre l'homme plutôt que l'Histoire, mais malgré la très belle prestation de Di Caprio, les 2h15 se révèlent au final bien trop généreuse pour dresser le portrait secret de l'homme.
Maîtrisé et solide, J. Edgar illustre la faiblesse du genre biopic...
"Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi" ? Le biopic, lui, n'est pas comme Lagardère ! Si tu ne vas pas à lui, il n'ira pas à toi... J. Edgar, en bon biopic, et en dépit de son axe intimiste, n’intéresse que les spectateurs déjà intéressés pas Hoover, les autres se heurtent à un exposé bien fait, certes, mais peu passionnant !
