Carl, un adepte de l'Eglise du Troisième Millénaire, accompagne son charismatique leader, le Pasteur Dan Day, pour rencontrer son contradicteur athée, le Dr. Paul Blaylock. Mais le pasteur tue accidentellement ce dernier. Les choses se compliquent lorsque le pasteur veut faire accuser Carl...
Casting de choix pour cette comédie qui prend pour toile de fond une église et son leader aux dents longues... Le moteur est connu : un innocent, simple monsieur tout le monde, est projeté sous une montagne d'emmerdes à la chaîne, et doit prouver son innocence face à une personnalité publique et reconnue. Entre comédie et thriller, Salvation Boulevard laisse hésitant.
Si la religion est effectivement égratignée dans Salvation Boulevard, il sera difficile d'en apprécier la pertinence, tant l'attaque est timide. Le coup de griffe est en fait porté sur son pasteur, plutôt que sur un mouvement religieux, et sa violence ne portera que sur ce pasteur qui ment pour sauver un grand projet de ville pour chrétiens. Si la moralité du bonhomme laisse à désirer, pas de quoi cependant faire de Pierce Brosnan un "méchant". Quand à l'accusé, un ancien fan de Grateful Dead remis sur le droit chemin, son calvaire d'innocent blâmé, certes parsemé d’embûches, n'éveillera ni fous rires, ni grande remise en question pour le personnage...
Salvation Boulevard se veut critique (mais pas trop), se veut acide et un poil impertinent (mais surtout sans rien bousculer... on voudrais pas déranger !), se veut moqueur (mais sans blesser surtout), se veut drôle (mais on s'arrêtera au "léger", plus prudent si la religion est la toile de fond...), et se veut plein de rebondissements (mais pas trop haut)... Alors si on ne peut pas franchement dire que Salvation Boulevard est désagréable à regarder, avec son beau casting (si, si !), on ne pourra certainement pas dire non plus qu'il est réussi !
Au beau milieu des genres et des intentions, la foi entre deux chaises, Salvation Boulevard fait des pieds et des mains pour se la jouer "indépendant" et décontracté, façon
Little miss Sunshine (avec le même Greg Kennear), et tenter de ressembler à un film des frères Cohen, façon
Burn After Reading, mais sans le peps, la fantaisie ni ce petit vent de folie qui en donne la délicate saveur. Salvation Boulevard manque de rythme, manque sérieusement de C... (ca se termine par "ouilles"... cherchez...), et ne propose au final qu'un joli matériel mal assemblé. La toile de fond de la religion est à peine exploitée, la comédie timide, le thriller mal dessiné, ses personnages manquent d'ampleur et le cauchemar de Carl est bien loin de celui de
La Mort Aux Trousses, ou de celui d'
A Bout Portant !
Nous développerons donc une foi bien "tiédasse" sur ce Salvation Bouelvard. Nous resterons totalement agnostiques sur sa qualité, en revanche, et même si les acteurs ne parviennent pas à sauver l'ensemble, nous entretenons une foi intacte sur son casting, particulièrement sympathique ! Salvation Boulevard se consomme et puis s'oublie... sans gêner, ni déranger. RIP !