Puissant triller, original, sombre et violent, de Cronenberg pour cette deuxième collaboration avec un Viggo Mortensen (après History Of Violence) absolument éblouissant d’ambiguïté et de charisme. Les Promesses de l'Ombre tire en partie son énergie de sa minutieuse et inquiétante peinture du milieu trouble de la mafia russe à Londres, pour l'autre partie : la richesse des thèmes chers à Cronenberg fait le reste !
Précis, efficace et parfaitement construit (à l'exception de sa fin peut être un peu rapide, mais rattrapée par un vertigineux plan final !), Les Promesses de l'Ombre bénéficie de la fascination de Cronenberg pour la violence des corps et les souffrances et déformations qu'ils renferment (les tatouages russes et leur histoire en sont une belle illustration).
Une scène résume à elle seule la puissance et l'intelligence des Promesses de l'Ombre : un combat dans un bain public, entre Mortensen, nu, seulement vêtu de ses tatouages, au prise avec deux agresseurs, habillés et armés de couteaux d’équarrissage... La fragilité du corps confrontée à la violence extérieure, la puissance du même corps, les entailles dans la chair (la chair, l'intérieur, fascine Cronenberg... cf Faux Semblants)... Cronenberg, par ce que font naître ses choix de mise en scène, fait pénétrer chez le spectateur une multitude d'information dont aucune ne laisse impassible. Une scène absolument incroyable !
Les Promesses de l'Ombre est une grande réussite de Cronenberg, aussi riche qu'abordable, c'est un film dense et sobre, sombre et puissant, qui (vous l'attendiez...) "tient toutes ses promesses" !
